À Château-Larcher, les lavoirs jalonnent en filigrane les petits ruisseaux. Construits avec le développement démographique du XIXe siècle, ils répondaient à un enjeu d’hygiène publique – et à un besoin fondamental de rencontres, dans une société où l’eau courante à domicile était encore rare.
Le grand lavoir communal : mémoire de la vie quotidienne
  - Localisation : au nord-est du village, sur la rive gauche du Clain.
- Typologie : bassin rectangulaire bordé de margelles inclinées, avec abri en charpente bois partiellement restauré.
- Capacité : pouvait accueillir jusqu’à 10 femmes simultanément, selon les archives municipales de 1867.
Sous sa toiture haute, le grand lavoir résonnait des conversations animées, ponctuées du bruit des battoirs sur les draps. Au fil des saisons, il fut aussi théâtre de solidarités discrètes : des enfants nourris, des conseils échangés, quelques entremetteuses improvisant de petites alliances.
Le lavoir, c’était la chambre d’écho du bourg — mais aussi une barrière sociale : chaque quartier du village avait « son » lavoir, et l’on savait parfaitement qui y venait, à quelle heure, et selon quels codes non écrits.
Le lavoir de la Fontaine Basse : un patrimoine discret
En contrebas du village, le lavoir de la Fontaine Basse surprend par sa structure semi-enterrée, abritée d’une simple avancée en tuiles plates. Pendant la sécheresse de 1921, il fut le seul point d’eau fiable, provoquant une concentration inédite des lavandières. Le Conseil municipal débattit alors d’une extension, projetement abandonné, peut-être par crainte de surmener la source.
  - Spécificités : alimentation naturelle, accès par un escalier en pierre taillée du XVIIIe siècle.
- Restauration : réfection partielle menée en 2013 par le Parc naturel régional, dans le cadre de la valorisation du petit patrimoine rural (source : PNR).
Lieu de passage pour les randonneurs, le lavoir de la Fontaine Basse est aujourd’hui apprécié comme halte paisible ou pour remplir les gourdes. Quelques instants d’attention permettent de surprendre, à l’aube, les martins-pêcheurs qui glissent sur le miroir de l’eau.