Dévoiler la mémoire des petits édifices religieux, souvent construits entre le XI et le XIV siècle, c’est se heurter à l’absence : elles furent détruites, réemployées en granges, ou simplement abandonnées avec la Révolution, faute de fidèles ou de moyens. Pourtant, quelques indices subsistent.
Sainte-Marie du Hameau du Bouchet : l’ombre d’une chapelle
Au Bouchet, ancien hameau de carriers et d’agriculteurs, les ouvriers découvraient en 1882 “des blocs de pierre de taille et un linteau à croix”, selon L’Écho du Poitou. Ceux-ci proviendraient de Sainte-Marie, une modeste chapelle dont l’existence est attestée dans une liste de 1637. Certains anciens racontent que jusqu’au début du XX siècle, on venait y bénir les semences au printemps.
Saint-Fiacre et la peste : un sanctuaire pour conjurer les fléaux
Saint-Fiacre figure dans le martyrologe comme “patron des jardins”. Sa chapelle, isolée entre la route d’Aslonnes et la Grand’Terre, faisait l’objet d’un pèlerinage local lors des épidémies. Les derniers vestiges auraient été repris pour bâtir un lavoir, mais la toponymie survit : la “fuie de la chapelle” figure encore sur le cadastre napoléonien (section C, 1832, Archives départementales de la Vienne).
Saint-Michel, sur les hauteurs
Nulle trace visible aujourd'hui, mais “le champ Saint-Michel” désigne toujours une parcelle en hauteur au sud du village. Les anciens évoquent une messe donnée face à la vallée le 29 septembre, puis la disparition de la chapelle sous la Révolution, certains matériaux ayant servi à réparer la ferme voisine. Des fragments de tuiles plates et des fondations en petit appareil y ont été retrouvés au début des années 1960 (Bulletin de la Société des antiquaires de l’Ouest, n°27).